Une sélection restreinte de repères est proposée ici afin de susciter réflexion et création. Avant de les découvrir et pour leur donner du sens, la lecture de l’invitation est conseillée. En effet, les repères témoignent de l’histoire de savoirs, pratiques et créations utiles à l’invention plastique. Circuler entre les pistes et les repères favorise ainsi la mise au point de projets attentifs à l’invitation de La Grande Lessive®, de même qu’à vos choix artistiques personnels.

 

L’invitation « Avec ou sans eau ? » autorise une infinité de pratiques artistiques : peinture, images numériques, installations, performances… C’est pourquoi les repères présentés ici parcourent trop rapidement des représentations et usages artistiques de l’eau de la Renaissance à nos jours en omettant de citer les plus anciennes en tous continents. Vos connaissances actuelles et vos découvertes à venir compléteront ce panorama.

Noël Dolla 1945, Nymphéas post déluge II, installation de 500 parapluies de dimensions variables, 2019, Jardin des Tuileries, Ceysson et Bénétière. DR

L’invitation « Avec ou sans eau ? » autorise une infinité de pratiques artistiques : peinture, images numériques, installations, performances… C’est pourquoi les repères présentés ici parcourent trop rapidement des représentations et usages artistiques de l’eau de la Renaissance à nos jours en omettant de citer les plus anciennes en tous continents. Vos connaissances actuelles et vos découvertes à venir compléteront ce panorama.

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La peinture à l’eau

L’expression « peinture à l’eau » désigne en général l’aquarelle et la gouache, par opposition à la peinture à l’huile. Très employée dans le cadre de l’étude, la gouache associe par la médiation de l’eau des pigments à la gomme arabique pour recouvrir un support (papier, carton…) de manière opaque. L’aquarelle se dilue également à l’eau afin d’obtenir une peinture lumineuse et transparente. Hors de l’école, dans les métiers du bâtiment et de la carrosserie automobile, après polymérisation, des peintures qui se diluent également à l’eau, sont capables de résister à l’humidité. Un support, une matière à y appliquer, un instrument pour agencer la matière sur le support (bouche, doigts, pinceaux, couteaux, etc.) sont les conditions constituantes de la peinture. « Gouache » et « aquarelle » désignent la matière appliquée et la réalisation ou l’oeuvre obtenue. « Peinture » désigne en plus l’action de peindre.

D’autres peintures à l’eau existent : l’enluminure, les peintures à l’encre, le lavis, la détrempe, la peinture à fresque… Avant le XVe siècle et l’introduction de la peinture à l’huile, les artistes européens n’utilisaient que des techniques de peinture à l’eau. L’eau est utilisée également pour la création picturale en Chine et au Japon en tant que médium et motif depuis leurs origines.

En France, à l’époque classique, « miniature » qualifie une peinture à l’eau. Plus tard, la gouache, qui est une peinture par aplats, sera différenciée de la miniature qui ne mêle pas les couleurs pour les pointiller finement sur un format réduit. Vers la même époque, des dessins à la plume sont dits « lavés d’aquarelle ». Mais, ce ne sera qu’en 1777 que l’aquarelle fera son entrée au Salon, lieu officiel d’exposition et à l’origine Salon Carré du Louvre.

Invention du début du XXe siècle attribuée au Dr Otto Rhom, la peinture acrylique est une peinture à l’eau. En raison de ses qualités de séchage rapide et de la permanence de ses couleurs, elle a été adoptée par les artistes expressionnistes abstraits américains au milieu du siècle dernier. Son usage artistique se prolonge aujourd’hui. L’acrylique a la particularité de sécher très vite, en quelques minutes, contrairement à la peinture à l’huile qui nécessite plusieurs jours, voire semaines. C’est un avantage lorsqu’il s’agit de travailler plus rapidement les différentes couches, mais un inconvénient qui empêche les retouches. La peinture acrylique est constituée de deux éléments principaux : des pigments (d’origine minérale ou organique, naturels ou synthétiques) et du liant (une émulsion d’eau et de résine acrylique ou polymère).

La peinture à l’eau n’est pas plus facile que la peinture à l’huile. En effet, elle exige une grande rigueur dans la construction. Elle ne supporte pas les reprises, repentirs et autres corrections. En plus, elle demande beaucoup d’expérience pour appliquer les tons dont la profondeur change après l’évaporation de l’eau qui fait disparaître leur brillance. Par conséquent, son moindre coût, de même que la facilité du nettoyage des mains et des surfaces, expliquent davantage le choix de destiner l’emploi de la gouache aux plus jeunes et aux néophytes que les compétences qu’il exige…

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Représenter l’eau ?

 Comment représenter l’eau qui n’a pas ni formes ni couleurs propres ? Face à de telles difficultés, les peintres académiques ont toujours privilégié le stable sur l’instable, le permanent sur l’accidentel, l’eau stagnante sur l’eau en mouvement. Avec l’annonce de la montée des eaux et, selon les régions, sa raréfaction, comment désormais regarder et représenter l’eau ?

72% de la surface du globe terrestre est aujourd’hui recouverte par des masses d’eau, d’où son surnom de Planète bleue. La liaison hydrogène est à l’origine des propriétés chimiques et physiques particulières de l’eau. L’eau peut se trouver sous trois états : liquide, solide et gazeux, mais seul ce dernier état correspond exactement à la formule classique de la molécule d’eau H2o. Dès lors, quelles apparences, textures et formes choisir pour en représenter ? L’eau reflète la couleur du ciel et prend celle des fonds qu’elle submerge, quels repères prendre ? Le synonyme populaire d’eau est « flotte ». Est-ce une invitation à se laisser porter vers des rivages inconnus ?

Les représentations de l’eau abondent depuis les temps anciens. Les mythes et les croyances en ont fait un élément majeur doté de multiples pouvoirs. Nous vous laissons les explorer en diverses régions du globe afin de nourrir vos réalisations à venir. Nous avons choisi de survoler l’eau en images à partir du XVe siècle, période d’invention de la peinture à…l’huile et du tableau.

Sandro Botticelli, La naissance de Vénus, 1484-1486, Tempera, 1,72m x 2,78m, Musée des offices, Florence. DR

Léonard de Vinci, Carnet Manuscrit H, 1487-1508 environ, Institut de France, Paris.DR
https://www.bibliotheque-institutdefrance.fr/content/les-carnets-de-leonard-de-vinci 

Le Caravage, Narcisse, 1597-1599, Peinture à l’huile sur toile, 1,13m x 0,94m, Galerie nationale d’Art ancien, Rome. DR

Johannes Vermeer, Le bain de Diane, 1653-1654, Peinture sur toile, 97,8cm x10, Mauritshuis, La Haye.DR

Katsushika Hokusai, Sous la vague au large de Kanagawa, 1829-1834, Estampe à cerne bleu, 248 x 370 mm, Bibliothèque nationale de France. DR
https://essentiels.bnf.fr/fr/focus/e6ee7188-2044-418c-91a4-1140f88dd8d6-hokusai

Joseph Mallord William Turner, Snow Storm-Steam-Boat off a Harbour’s Mouth, vers 1842, Peinture à l’huile sur toile, 914 x 1219 mm, Tate, Londres.DR

Jean Auguste Dominique Ingres, La source, 1856, Huile sur toile, H.163,0 ; L ; 80,0 cm, Musée d’Orsay, Paris. DR
https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/la-source-525 

Claude Monet 1840-1926 dans son atelier avec deux tableaux du cycle des Nymphéas, DR
Pour découvrir l’histoire du cycle des nymphéas soit 250 tableaux :
https://www.musee-orangerie.fr/fr/collection/les-nympheas-de-claude-monet

Christo 1935-2020, Surrounded-Islands (les îles entourées), installation de ceintures de polypropylène rose fuchsia,1983, îles de la baie de Biscayne, Miami. DR

Olafur Eliasson et Minik, Rosing-Ice-Watch, 2015, installation de 12 blocs de glace en provenance du pôle en cercle, Place du Panthéon, Paris. DR.